Fontaine Wallace : un premier album racé

Le premier album éponyme (*) de Fontaine Wallace est un petit miracle d’équilibre. Avec des histoires en apparence simples et directes qui touchent dès la première écoute, ce groupe sait faire partager des atmosphères singulières.

Certains des musiciens de Fontaine Wallace ont déjà fait leurs armes avec des groupes comme Superflu, Luke ou encore Prohibition. On voit qu’ils ont un certain métier  dès qu’on écoute la première chanson de l’album, Une odyssée, dont la pop accrocheuse et raffinée retient vite l’attention. Tout le reste de l’album se déroule sans anicroches avec des mélodies qui s’insinuent doucement, portées par de belles harmonies musicales.

Accompagné de Cécile Beguery à la basse, de Ludovic Morillon à la batterie et de Fabrice de Battista aux claviers, Nicolas Falez- qui assure le chant et la guitare – déroule une série d’histoires qui s’inspirent du quotidien sans en rester captives.

La preuve avec Architecte, le deuxième titre de l’opus, où, derrière une invitation au rêve, la réalité revient au galop avec ces vers : « À chaque fois, il y a ce garçon/ À la sortie de la ville/ Il porte un carton/ Sur lequel il est écrit/  » 1 euro pour manger SVP. « 

Portées par la voix chaude de Nicolas Falez, les chansons de Fontaine Wallace ne dédaignent pas l’humour et Petite ville en est un exemple parfait avec ce regard ironique porté sur ces zones urbaines sans âme où bien des citoyens passent le plus clair de leur temps.  « Pour l’ennui pour le froid/ Pour tout ce qui m’a poussé/ loin de toi/ Merci quand même/ Petite ville de merde je t’aime. » Une chanson en forme de négatif ironique du Dirty Old Town, des Pogues.

L’autodérision d’un groupe qui ne s’en laisse pas compter éclate dans la chanson finale, Le Plongeon. Gonflé pour un nouveau groupe de conclure un premier album par « Trop de chanteurs/ Trop de chanteuses/ Alors je vais me taire/ Et la mettre en veilleuse « ...

Entre spleen urbain et ironie douce, Fontaine Wallace a tout pour marquer les ondes durablement.

(*) Microcultures Records

 

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