En échappant à un tango en version carte postale, sans pour autant donner dans le cours magistral, ce spectacle débordant d’énergie et de vie, rappelle aussi les heures sombres de l’Argentine quand, dans les années 70, le pays a connu la disparition de quelques 30 000 personnes ((1976-1983). Il « suffit » aujourd’hui de visiter à Buenos Aires où la sinistre ESMA (Escuela de Mecánica de la Armada), redouté centre de détention et de torture au cœur de la ville, et qui est devenu un très émouvant lieu de mémoire célébrant aussi l’action des courageuse mères de la place de mai (photo ci-dessous), pour mesurer l’ampleur de cette répression. Et l’horreur des crimes commis et que certains politiques de la nouvelle génération rêvent de faire oublier.
Héritière de musique cubaine et nourri d’influences européennes, de polka comme de mazurka, le tango est, dans ce spectacle, sublimé et embarque le spectateur dans un univers où le désir de vivre est plus fort que tout. Car la mélancolie ne réduit pas le désir d’entrer en piste. Les chansons y sont magnifiquement interprétées et Helena Noguerra assure, avec classe, le personnage de chanteuse mystérieuse qui hante les lieux. Un voyage poétique et politique qu’il faut découvrir sans tarder.
Carré Marigny, 75008 Paris
http://www.theatremarigny.fr
01 86 47 72 77
CHANT... SONGS 
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