Une grande voix du Québec s’est tue

Dans la lignée des Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Claude Léveillée, Jean-Pierre Ferland était une voix forte de la chanson québécoise. Cette légende n’est plus : il vient de disparaître à 89 ans. Retour sur un parcours singulier.

Auteur-compositeur-interprète, Jean-Pierre Ferland n’était sans doute pas le chanteur québécois le plus connu en France et, pourtant, il a marqué de son empreinte d’artisan patient l’univers musical de la Belle province.

Né le 24 juin 1934 à Montréal, Jean-Pierre Ferland a tôt été attiré par la musique : sa carrière débute dans les années 1950 quand il se lance comme auteur-compositeur. En 1958, sort son premier album, Jean-Pierre, où il affirme déjà son style. Il lui faudra attendre quelques années pour qu’une chanson le propulse au premier plan : c’est Je reviens chez nous, dans l’album Jaune en 1970. Cette évocation de l’amour du terroir, l’expression d’une nostalgie de retour aux sources devient un des hymnes de la chanson québécoise.

À cette époque l’homme avait osé se remettre radicalement en question. En 1968, il avait eu un choc en voyant L’Osstidcho de Robert Charlebois. « J’étais dévasté d’envie » a t-il alors déclaré. C’est ce qui va le conduire à concevoir ce Jaune, passant beaucoup de temps en studio avec le guitariste Michel Robidoux, son vieux complice, des musiciens américains et les arrangeurs Ant Phillips et Buddy Fasano. Si cet l’album lui fait perdre quelques admirateurs de la première heure, il le fait connaître auprès d’un très vaste public et donne un coup d’accélérateur à sa carrière. Et il aura même le plaisir de l’entendre ensuite chanter en plusieurs langues par Nana Mouskouri.

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