La nostalgie Tango

Spectacle


Après son succès au Théâtre du Rond-Point, le spectacle Tango y Tango revient sur la scène du théâtre Marigny à Paris (*). S’appuyant sur une mise en scène magnifique, il rend hommage à une musique qui exprime l’âme du pays et a survécu même à la pire des dictatures.`

Romancier, scénariste et réalisateur, Santiago Amigorena signe avec le livret de Tango y Tango, un hommage à cette musique, cette danse d’amour, de vie et de mort, en plongeant le spectateur dans une milonga de Buenos Aires, ce lieu, entre bar et dancing où, à la nuit tombée, on se retrouve pour oublier dans un ballet de couples qui se provoquent, se cherchent, rivalisent de grâce quand la musique surgit d’un bandonéon magnifique et les éclats d’un violon nostalgique. Avec en projection des images de Buenos Aires sur un rideau de paillettes, Tango y Tango voit défiler une galerie de personnages et de danseurs avec, au cœur de l’histoire, Juan, qui a aimé une femme disparue – la dictature de Videla en avait fait sa « marque de fabrique » contre tout opposant au régime- et ne veut plus danser et la jeune Jeanne, franco-argentine, qui, elle, veut apprendre ces pas si difficiles du tango et déborde de vitalité. Il y a encore Ada, qui chante la mélancolie de ces musiques, mais aussi une vitalité sans faille.

C’est Philippe Cohen Solal, confondateur du Gotan Project, qui a signé les musiques originales du spectacle dans lequel rivalisent d’adresse et de sensualité des danseurs hors pairs. Et c’est Marcial Di Fonzo Bo qui a conçu la mise en scène jouant sur bien des plans pour exprimer toutes les facettes de la passion tango qui est aussi une philosophie de vie.

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Nicolas Paugam, l’irréductible

Septième album de Nicolas Paugam, La Balade sauvage offre un album bigarré, habité d’un seul désir : celui de créer en toute liberté. Quitte à puiser dans bien des influences.

Juste après La Délicatesse, Nicolas Paugam, ardéchois d’adoption, livre avec La Balade sauvage, un disque où les rythmiques et les riffs de guitares électriques donnent le tempo sur des arrangements qui se gardent d’écraser la voix si singulière de l’artiste dont le vibrato n’a rien de banal avec des accents à la Christophe. Entre blues rock, rythmes tropicaux venus d’un lointain Brésil (Dans ton thé) et accents funk (Valeur ajoutée), l’artiste nous attend à chaque piste pour surprendre, y compris dans la reprise bluesy de la Bécassine, de Georges Brassens. Avec des vers qui pourraient sonner comme un autoportrait : « C’est une sorte de manant, un amoureux du tout-venant. »

Il y a dans les onze titres de ce nouvel opus, une folie certaine mariée à un désir de liberté. Au gré de Valeur ajoutée, ce multi-instrumentiste glisse une piste de lecture : « Ma belle curiosité n’est pas une valeur ajoutée » avant de glisser plus loin : « J’ai gagné le prix de singularité. » L’univers de Paugam est sûrement déroutant avec ces mélodies qui conduisent au « sommet » final, avec une grosse rythmique pour accompagner les solos rageurs de guitare électrique : Paradis Terrestre et Poulailler gris. Un titre qui montre, une fois encore, son goût tout surréaliste des chocs improbables entre mots et expressions. Comme un bouquet final où Nicolas Paugam lance : « Je ne veux pas vivre à St-Tropez, l’hiver/ Ça manque d’air/ (…)Je préfère zoner dans la jungle à Calais/ C’est plus discret ». Avant de signer, sur cette espèce de bourrée rock, un hymne aux migrants, si souvent au cœur de débats politiques qui écœurent.

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