Premier album de Bertille, Distances (*) décline sur des mélodies raffinées, des variations sur le thème de l’éloignement plus ou moins contraint. Un univers musical épuré en apparence, mais fort travaillé par une musicienne multi-instrumentiste passée par la case classique.
Pas de haussement de ton dans Distances, mais un mariage des mots et des notes qui racontent le féminin sur le mode de l’intime en dix titres, et une reprise électro pop – elle n’est pas native de Sète pour rien – de Dans l’eau de la claire fontaine, ce classique signé Brassens.
Ces distances choisies ou imposées renvoient à la série de photographies éponymes de l’artiste photographe Cahuate Milk qui a signé la photo d’illustration, la scénographie pour le live, et certains de ses clips. Un artiste plasticien, basé à Montpellier, qui travaille beaucoup sur le masque et le masqué pour questionner les différents aspects de la vie en société et une forme de « normalité ».
Après une introduction où l’on sent la formation classique de la musicienne, Dans tes yeux donne le ton avec une description des paysages évoqués par un corps aimé et qui est loin. Ensuite, Bertille surfe sur différentes émotions, parfois de façon plus vibrante, comme dans Boussole, aux accents plus rap, ou plus mélancolique comme dans la chanson finale aux sonorités plus folks, J’aimerais être où elle évoque joliment son rêve d’être « Une brève de printemps« .