
Suite Poèmes est un album (*) à part dans la chanson française tant la discrète Sophie Rockwell sait se renouveler sans céder à aucune mode. Et cela attire automatiquement l’oreille.
Huit ans après Classique, Sophie Rockwell célèbre le piano et l’introspection dans le mélancolique Suite poèmes. Pour ce quatrième disque, produit par le compositeur Ignatus, dont elle fit souvent la première partie, elle a accepté de miser sur cet instrument, ce qui n’était pas pour déplaire à une artiste qui place haut dans son Panthéon personnel Véronique Sanson et Barbara.
Pianiste sur le tard, un instrument appris en autodidacte, Sophie Rockwell a souvent dit que le texte primait sur la musique – « c’est le texte qui cadre le reste, les mots débordent parfois » dit-elle- même si l’on sent que l’univers sonore de cet album en forme de jeu de mots (Suite poèmes ou « Sweet poèmes », « doux poèmes » pour qui pratique la langue de Shakespeare de manière un peu sommaire) a été ciselé, revu et corrigé. Ici, une clarinette se faufile, là un cuivre pointe le bout de son cornet, parfois quelques cordes (magnifiques dans Descendre en soi )confèrent à l’ensemble un charme musical certain. Entre un blues-jazz tranquille et des valses décalées à la manière d’un Tom Waits. Entre autres…
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