En breton, Tal, c’est le « feu ». Un titre expressif pour le nouvel album de Vindotalé, un groupe qui marie les mélodies celtiques, bombarde et autre duduk aux boucles électros sur des rythmiques de guitares aériennes.
Né de la rencontre de la chanteuse Bleunwenn, qui a officié au côté de Tri Yann, Dan Ar Bras ou encore Carlos Nuñez, et du guitariste, chanteur, compositeur Gwenolé Lahalle, Vindotalé signe un univers où la chanson traditionnelle (Melezouriou Arc’hant) le dispute à des compositions inspirées des cultures bretonnes, irlandaises, galloises… Le tout au service d’une pop-rock nimbée de sonorités électros.
La preuve par exemple avec la reprise inspirée de Karantez Vro, de Anjela Duval et Véronique Autret et ses paroles nostalgiques : « Entre deux amours il me fallut choisir/ Amour du pays, amour de l’homme. » Ou avec Bleuniou Mae (Les Fleurs de mai), revue et modernisée par le duo porté par les envolées de la uilleann-pipe de Sylvain Barou. Et sur une rythmique de bossa, le duo revisite encore les délicates couplets de Dessous les lauriers blancs.
Quand Vindotalé chante ses propres mélodies, c’est pour inviter avec Gouelec’h (Désert), sur des paroles signées Bleunwenn, à des rêves de sable et d’immenses étendues désertiques : « Je prie et mon âme s’élance/ Libre enfin, libérée de tout lien/ Vers un ciel où ne brûlent d’étoiles/ Où le souffle assouplit tout métal. »
Et puis, il y a, portée par la voix magnifique et claire de Bleunwenn, Ar C’hazh Du, qui évoque la femme-chat noir, qui la nuit se transforme en « princesse féline », et évoque certains maléfices du côté d’un château de Combourg…
Avec un tel album, et le sens du « bidouillage » musical de Gwenolé Lahalle, on n’attend plus que le passage de Vindotalé sur scène… pour chalouper au son d’une chanson comme Son Ar Miz Even, ce Chant du mois de juin, qui glisse un peu de gaieté dans un hiver sombre.
(*) Aztec Musique
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