Vincent Eckert : un rock poétique et sensible

Entre rock solide et ballade plus intimiste, Vincent Eckert propose avec Les Années vaines (*), un disque à la poésie sensible et vivante.

On parle souvent de Kat Onoma quand on évoque Vincent Eckert, sans doute parce qu’il vient lui-aussi d’Alsace. Mais on pourrait aussi évoquer les influences de Noir Désir ou de Charlélie Couture, un autre homme de l’Est.

Vincent Eckert ait partie de ces artistes qui tentent, sans se décourager, de faire sonner les mots de la langue française avec les sonorités et rythmiques du rock. Mariant les mots avec les images, l’artiste annonce sa couleur, faisant renaître un vieux terme de la technique photographique dans Sténopé : « Je noircis des images/ de vers imparfaits/ vous en dessous des nuages/déclenchez le sténopé. »

Jouant sur les images et certaines métaphores, Vincent Eckert aborde dans ce nouveau disque des thèmes de la vie qui nous touchent tous : l’amour qui va et vient; les rêveries au bord de l’eau; les rêves d’avenir… même quand il est incertain.

Musicalement bien entouré, Vincent Eckert sait créer des atmosphères et des couleurs qui se joue de tous les confinements. Au piano, Isabelle Klein sait installer un climat nostalgique dans Elle entend la mer : « C’est un trajet sans aucune escale/
La dernière traversée./Pour un feu de paille/cerclé de murailles/ jusqu’au falaises. »

Et quand il s’agit d’évoquer les ruptures amoureuses dans La Mauvaise pente, il sait habiller des mots mélancoliques de mélodies portées par le dialogue entre le clavier et les guitares (Vincent assure aussi les parties de mandoline et de banjo). Enfin, l’irruption de l’accordéon apporte une indéniable touche nostalgique aux couplets et au refrain de Amoureux : « Souffle, souffle/  Vole, vole. Souffle le vent. S’envolent les amours d’antan. »

Et quand il évoque ses quatre saisons amoureuses à lui dans une chanson courte et délicate, Canon pour quatre saisons, c’est pour signer une espèce de comptine sur l’air du temps, portée par des incursions de banjo livrant un dialogue oriental avec les percussions. Et de chanter : « S’effleurer sur les galets / Siroter le sel sur la pierre / T’emporter entre les marées /Se goûter avant l’hiver. »  Juste avant de changer de registre avec la mélodie inquiétante et dans l’urgence de Ne plus rien entendre est tout ce qu’il me reste.

Avec Vincent Eckert, il n’est pas vain de prendre le temps d’écouter ses pérégrinations musicales… Avec des chansons qui ont autant de matières vivantes en constance évolution.

(*) Disque Eckerterie musiques/ Ass. Prologues

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑