Quand Piaf jouait dans une comédie musicale

500x500C’est une première en CD (*) : la bande originale de La P’tite Lili, l’unique comédie musicale interprétée par Edith Piaf. Retour une création oubliée mais qui ne manque pas de souffle.

Après 1945, le goût du public pour l’opérette donne une envie à Edith Piaf : jouer dans une comédie musicale. C’est Marcel Achard qui lui écrit alors un livret sur mesure et la fidèle Marguerite Monnot en signe la musique. L’histoire a la simplicité des récits populaires. Lili est une petite couturière qui chante toute la journée. Son soupirant est un portier de nuit, Mario. Renvoyée de son atelier de couture car elle chante pendant son travail, Lili se retrouve mêlée au meurtre d’un souteneur et tombe sous le charme de Spencer, un truand qui la quitte après être arrivé à ses fins. Lili tente alors de se suicider mais le pharmacien a remplacé par bonheur le poison par une banale liqueur.

223e7ac1232a9d7cb5e4c00bf1e38e43Créée le 10 mars 1951 à l’ABC, dans une mise en scène de Raymond Rouleau, l’opérette permet à Edith Piaf d’être entourée d’une distribution solide : Eddie Constantine campe Spencer (ci-contre) quand Robert Lamoureux joue Mario. Le succès est honorable mais, une fois encore, Edith Piaf prouve comment elle peut animer, d’un éclair de voix, la moindre chanson et mettre sa griffe vocale aussi bien sur des valses musette que sur des airs réalistes, voire des rythmes chaloupés. Avec au cœur des textes, une chanson qui sonne d’emblée comme un classique de Piaf : L’homme que j’aimerai. Il y a chez elle une justesse de ton qui ne peut que forcer l’admiration.

L’album porte ainsi trace de la formidable complicité qui unit Piaf et Marguerite Monnot et qui a permis la naissance de titres, qui font aussi partie d’un bonus du CD : La Goualante du pauvre Jean et, bien sûr, Milord. Tout changera en 1959 quand Edith croisera la route d’un certain Charles Dumont qui vient de composer pour elle Non je ne regrette rien.  Ce sera la rupture et la Môme ira même jusqu’à retirer onze des chansons composées par Marguerite Monnot de son tour de chant ! De Monnot, Moustaki a dit : « C’est un géant de la musique, un compositeur mythique, qui a su trouver à chaque fois, le « nombre d’or » de la mélodie, de l’atmosphère, en même temps que de la simplicité d’une chanson. »

Une raison de plus pour découvrir cette partition qui ressort des archives. De quoi compléter l’exposition Edith Piaf, organisée à la BNF, à Paris, jusqu’au 23 août.

(*) Disque Milan

L’homme que j’aimerai

C’est toi (en duo avec Eddie Constantine)

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