Ils ont chanté Nougaro

Les-interpretes-de-NOUGARO-150Dix ans après la mort du créateur de Toulouse, un double CD réunit ses grands interprètes : Claude Nougaro :  Porte-Plume(*).  Des inédits et quelques morceaux de bravoure. Une belle compilation.

Quand la famille Nougaro s’installe à Paris en 1952, c’est pour l’artiste en herbe l’occasion de croiser le chemin de Jacques Audiberti qui saura le convaincre d’écrire et à faire descendre les poèmes dans la rue via la chanson.

On l’a souvent raconté dans maintes biographies : le jeune Nougaro fait ses nougaro2premiers tours de piste au Lapin Agile, le grand cabaret de Montmartre où il dit ses poèmes, croise la route de Jean Constantin, Jimmy Walter et Michel Legard. C’est aussi dans ce lieu qu’un certain Léo Ferré rencontrera Jean-Roger Caussimon pour le début d’une collaboration des plus fécondes.

Durant plusieurs années, Nougaro écrit des chansons mises en musique par ses copains musiciens et qui formeront le début de son répertoire.  D’autres artistes vont puiser dans son univers pour augmenter leur répertoire. Outre des vedettes connues comme Jacqueline François et Lucienne Delyle, des nouveaux visages s’emparent du style Nougaro : Philippe Clay, ou Marcel Amont. Et c’est en 1959 que Nougaro enregistrera son premier disque, parrainé par Henri Salvador. Accueil mitigé : d’aucuns lui reprochent de manquer de personnalité, une belle preuve de clairvoyance. On connaît la suite et la carrière du taureau de Toulouse prend son envol avec l’album sorti en 1962 qui contient quelques perles : Une petite fille; Le Cinéma…

48260849Porte-plume regroupe en deux CD quelques uns des grands interprètes de Nougaro dont les originaux n’étaient alors en possession que des collectionneurs. Certains sont de vraies découvertes comme Pierre Laurent (Vise la poupée); Paul Roby (Coupez-les moi… au rasoir !) ou permettent de retrouver des mélodies oubliées : ainsi avec la version « live » de Le monsieur qui volait, chanté par Marcel Amont à Bobino. Des chansons des années 60 un peu oubliées au panthéon des chansons de Nougaro mais qui méritent le détour.  Parfois, il se faufile pour un duo ainsi dans Sancho d’Yves Mathieu  en figurant dans le chœur.Le deuxième album nous offre quelques belles reprises plus récentes. Si Zizi Jeanmaire a une interprétation très datée et une gouaille pas toujours agréable, Serge Reggiani signe une version profonde et splendide de La Neige; le groupe Ange habille de sons électriques Le mzi.asdtqwdq.170x170-75Rouge et le Noir et M offre une Pluie fait des claquettes, d’une belle légèreté. Et, sur des arrangements pour guitares de Jean-Félix Lalanne, Maxime Le Forestier et Nougaro mêlent leur voix avec bonheur sur Danse. A signaler aussi une très belle chanson, une des dernières apparitions de Nougaro déjà malade : ce Cogne, de Didier Sustrac où le Toulousain promène sa voix d’or sur cette chanson en forme de philosophie de vie avec la boxe pour toile de fond.

En bonus, il y a aussi des prises radiophoniques de Nougaro notamment dans les belles émissions de Luc Bérimont en 1968 avec Le Cinéma et Sing Sing Song.

Bref, un album que tout amateur de Nougaro et de la chanson se doit d’avoir dans sa discothèque et qui prouve à quel point l’homme a su inspirer certains disciples.

(*)Disque Universal

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